Afin de s’adapter au mieux aux différents profils des personnes accompagnées, l’établissement les Augustins abrite plusieurs modes :
- 20 places d’hébergement collectif en réinsertion ;
- 2 places d’urgence pour répondre aux besoins du territoire, accessibles sur orientation du Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) Urgence, avec une priorité accordée aux personnes sortant de détention ayant effectué une demande via ce service ;
- 37 places de logement accompagné, déclinées en deux dispositifs :
- la Pension de famille (PF) pour 20 résidents,destinée aux personnes ayant un long parcours de rue ou d’incarcération, cumulant addictions et pathologies. Elles sont accueillies en chambres individuelles dans l’établissement principal à dimension collective.
- l’Intermédiation locative (IML), en place depuis juillet 2020, (13 appartements, ayant une capacité de 17 places) accueillant des résidents en T1 ou T2, sous statut de sous-locataire. Ils bénéficient d’un accompagnement vers une solution de logement pérenne et une gestion locative adaptée.
Cette multiplicité de dispositifs répond aux difficultés, elles aussi multiples, que rencontrent les résidents des Augustins dans de nombreux domaines :
- la situation administrative (carte d’identité nationale, couverture sociale, RSA…) ;
- l’endettement ;
- la rupture des liens familiaux et l’exercice de la parentalité ;
- l’adaptabilité au marché de l’emploi avec des savoirs de base insuffisants, voire des situations d’analphabétisme ou d’illettrisme mais aussi la perte de repères spatio-temporels ;
- la restriction de droits civiques, des injonctions ou obligations judiciaires notamment dans le champ de la santé.
Chiffres 2024
Accompagner les résidents dans le respect des mesures judiciaires de santé
Le CHRS accueille des hommes sous main de justice dont certains ont des obligations et des injonctions de soins. L’injonction de soins est une peine prononcée en juridiction de jugement, elle est conditionnée à une évaluation médicale, un médecin coordinateur est garant de son suivi, en cas de non-respect d’une injonction, la personne concernée retourne en prison. L’obligation de soins, elle aussi ordonnée par un juge, est plus « souple » car elle ne nécessite pas d’expertise préalable et repose sur la production d’un justificatif de suivi fourni par la personne concernée.
En 2024, au CHRS les Augustins il y avait 12 personnes avec une obligation de soins en addictologie,7 avec une obligation de soins psychologiques.
Ces différentes contraintes ont été posées par la justice à l’encontre de résidents en relation et/ou en réparation directe avec les actes pour lesquels ils ont été condamnés, d’où une très grande vigilance de la part de l’équipe.
Un peu d’histoire
Après avoir été pendant plus d’un siècle un établissement scolaire tenu par des sœurs, l’Îlot s’est installé rue des Augustins en 1973 pour venir en aide aux migrants vietnamiens, au cœur de l’actualité de l’époque, puis aux sans-abris.
En 1984 y est transféré le foyer d’accueil de nuit de personnes sans abri, géré par l’association dans le CHRS Thuillier. Par la suite, son activité a été complétée par un accueil de jour. Cet établissement fonctionnait essentiellement avec des bénévoles, qui répondaient avant tout aux besoins primaires des résidents. Fortement désocialisées, les personnes accueillies avaient un lourd passé d’errance sur la ville, certaines d’entre elles ayant connu la prison. Elles étaient systématiquement accueillies au titre d’une mise à l’abri.
En 2007, pour apporter de la continuité dans la prise en charge de publics divers et s’inscrire en cohérence avec son nouveau projet associatif, l’association a entamé la restructuration de l’ensemble de ses établissements à Amiens. C’est en 2012, après une rénovation complète du bâtiment, que le CHRS les Augustins devient un centre d'hébergement et d'accompagnement, accueillant essentiellement des hommes sortant de prison ou bénéficiant d’un aménagement de peine tel que la liberté conditionnelle ou le bracelet électronique (PSE).