Comment agir pour la réinsertion des anciens détenus ?

L’Îlot accueille, héberge et accompagne vers la réinsertion des personnes en grande détresse, en particulier lorsqu’elles sortent de prison ou qu’elles sont encore sous main de justice.

RÉINSERTION DES ANCIENS DÉTENUS : QUELLES PROBLÉMATIQUES ?

Comme l’indiquait l’enquête publiée en 2022 par Emmaüs et le Secours Catholique « telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, la prison accroît la pauvreté et agit comme un accélérateur de précarisation », et que les conditions de sortie de prison « exposent les personnes les plus vulnérables à une précarité économique et sociale encore plus importante, les plaçant à leur sortie dans des contextes propices à la réitération d'infractions ».

La sortie de prison est un moment particulièrement difficile pour les anciens détenus. Dès la liberté recouvrée, avoir un toit est indispensable. Or 40% des sortants de prison n’ont que des solutions d’hébergement provisoires, auxquels s’ajoutent les 25% qui n’en ont aucune (1). Passer du centre pénitentiaire à la rue ne permet pas de se réinsérer. Pour accéder à un logement, il faut pouvoir justifier de ressources, c’est-à-dire percevoir une rémunération ou à minima des allocations. Avant l’incarcération, seulement la moitié des personnes condamnées exerçait une activité salariée, 44% d’entre elles n’ont aucun diplôme et 90% ont un niveau inférieur au bac (2). Sans formation, handicapés par un casier judiciaire, trouver un emploi est très complexe pour ceux qui ont un passé carcéral, même lorsqu’il s’agit de courtes peines. Quant à percevoir des allocations - sous réserve d’y être éligible – cela prend du temps et nécessite souvent le secours d’un appui administratif. A cela s'ajoutent des soucis de santé (la santé des détenus est généralement dégradée) et d’isolement.

COMMENT SE PASSE LA RÉINSERTION D’UNE PERSONNE SORTANT DE PRISON ?

Se réinsérer dans la société est ardu, cela nécessite d’être stabilisé sur les 4 piliers évoqués : le logement, l’emploi, la santé et les liens sociaux. Pour y parvenir il faut un accompagnement par le biais d’une association de réinsertion de détenus qui permet de rompre cet isolement et de lever les freins qui entravent la réinsertion sociale des détenus.

La personne sortant de prison, qui a perdu son logement pendant son incarcération doit en retrouver un rapidement. Pour cela, si elle ne peut faire appel à des solidarités familiales ou amicales, il lui faut se tourner vers des structures d’hébergements dédiées à l’accueil des publics précaires tels que les Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), les Centres d’hébergement d’urgence (CHU), les nuitées d’hôtel ou les Lits halte soin santé (LHSS) selon sa situation au sortir de prison. Pour y accéder elle doit être orientée par Le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO).

La personne sortant de prison va avoir besoin d’un soutien administratif pour recouvrer ses droits à une protection médicale, faire une demande d’allocation, renouveler ses papiers, s’inscrire à Pôle Emploi ou se signaler au centre des impôts. Des démarches qui demandent une connaissance des différents dispositifs, un accès à internet et une facilité pour y naviguer. L’aide d’un travailleur social est indispensable.

Il en est de même pour le retour à l’emploi. Il n’y pas offre d’emploi pour détenu qui attende les personnes sortant de prison ou sous main de justice. Entre absence de diplôme, souvent même d’expérience professionnelle, « blanc » dans le CV, casier judiciaire qui interdit d’exercer de nombreuses professions et qui rebute les employeurs, l’assistance d’un - ou une – Conseiller en insertion professionnelle (CIP) est essentielle pour une réinsertion professionnelle.

LES DISPOSITIFS MIS EN PLACE PAR L’ÎLOT EN TANT QU’ASSOCIATION DE RÉINSERTION DES DÉTENUS

Pour réussir un retour durable au sein de la société et lutter contre la récidive, il est impératif pour un ancien détenu de bénéficier de l’appui, de la bienveillance et de la compétence de professionnels dédiés à la réinsertion des anciens détenus. Sans cet accompagnement le taux de récidive dans les 5 ans est de 63%. Avec accompagnement ce chiffre est divisé par deux, c’est une aide précieuse à la réinsertion des détenus.

C’est pour cela que l’Îlot a créé une méthode d’accompagnement des personnes anciennement détenues, dite globale, qui traite tous les points à travailler pour permettre à chacun de retrouver sa place au sein de la société. Ainsi l’hébergement se couple d’un appui socio-éducatif et administratif. Pour compléter ce chemin vers la réinsertion sociale, l’Îlot se fonde sur l’Insertion par l’activité économique (IAE) et propose d’intégrer ses Ateliers et chantiers d’insertion ou d’intégrer un de ses Ateliers Qualification-Insertion pour se former à des métiers en adéquation avec les demandes des employeurs et réaliser des stages en entreprises.

Les dispositifs d’hébergement de l’Îlot

Nos Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et Centres d’hébergement d’urgence (CHU) sont des toits pour mettre à l’abri ceux qui dorment dans la rue, qu’ils aient ou non connu la prison. Mais ce sont surtout des tremplins pour un accès au logement autonome, pour favoriser le maintien des liens familiaux les aider à construire un projet professionnel et ainsi se réinsérer durablement dans la société.

Les Ateliers et chantiers d’insertion de l’Îlot (ACI)

Les Ateliers de l’Îlot à Amiens emploient et accompagnent vers la reprise d’activité des personnes sortant de prison ou très éloignées de l’emploi. Nous les formons à la mécanique automobile, à la carrosserie, à la restauration et aux métiers du maraîchage. En Île-de-France les Ateliers et chantiers d’insertion préparent aux métiers du Web. Nous proposons ces prestations de services aux professionnels et au grand public.

Les Ateliers Qualification-Insertion de l’Îlot (AQI)

À Paris, Aubervilliers et Amiens le dispositif AQI forme et accompagne dans leurs démarches d’insertion des personnes sortant de prison, en aménagement de peine ou en grande précarité. Dans chaque promotion, 12 à 15 personnes sont formées au métier d’agent de restauration et obtiennent ainsi un titre professionnel. C’est un véritable outil de réinsertion professionnelle des anciens détenus

Un réseau de partenaires pour mieux accompagner chaque projet de réinsertion

De nombreux partenaires, institutionnels et associatifs, interagissent avec l’association pour lui permettre de déployer ses actions d’hébergement, de formation, d’accompagnement vers l’emploi et de réussir sa mission d’insertion sociale.

(1) www.francetvinfo.fr Prison : une enquête d'Emmaüs et du Secours catholique dénonce le "processus de criminalisation de la misère"
(2) www.oip.org Qui sont les personnes incarcérées ?

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