Chaque soir à partir de 17 heures et jusqu’au lendemain matin, la Passerelle offre le gîte, le repas et de la chaleur humaine à une cinquantaine d'hommes seuls, sans domicile, qui ont composé le 115 pour obtenir un abri. Une vingtaine d'entre eux se voient proposer un hébergement plus pérenne, le temps de trouver une autre solution.
La Passerelle dispose de 55 places en période hivernale (au lieu de 46 places le reste de l’année) et de 10 places en halte de nuit durant 5 mois (soit plus de 20 000 nuitées chaque année).
La journée, l'établissement accueille des hommes et des femmes en grande précarité, ayant besoin de se restaurer, de se poser, de se doucher. Une soixantaine de personnes partagent ainsi un repas chaud et peuvent rencontrer des professionnels qui les épaulent et les orientent.
Toutes les personnes accueillies, pour le temps d'un repas, pour une nuit ou pour quelques semaines, sont accompagnées et orientées dans leurs démarches de réinsertion sociale.
Un pont entre la prison et la vie en société
En tant que centre d’accueil de jour et d’hébergement d’urgence, la Passerelle permet aux personnes détenues ou qui ont un passé carcéral:
- une domiciliation, pour entamer des démarches administratives depuis la prison ;
- un hébergement, pour une nuit, celles ayant obtenu une permission de sortie pour un entretien d’embauche ou une autre démarche d’insertion ;
- un hébergement en urgence, de personnes sans solution de logement à leur sortie de prison.
Chiffres 2023
Prendre en charge un public jeune
L’équipe de la Passerelle constate, une augmentation du nombre de personnes de moins de 21 ans accueillies. Pour certains, tout juste majeurs, il s’agit d’une sortie directe d’institutions de protection de l’enfance. Contraints de quitter ces structures à 18 ans, ces jeunes doivent alors à faire appel à un dispositif d’urgence.
Face à cette population spécifique, la prise en charge ne peut se faire par une seule structure. C’est la raison pour laquelle la Passerelle fait partie du réseau Jeunes en Errance pour le territoire amiénois, composé entre autres de l’association Le Mail et de la Mission locale. Un travail de repérage des futurs jeunes majeurs qui pourraient se retrouver sans solution d’hébergement y est effectué. L’accompagnement est alors adapté à chaque situation.
S’ils souffrent d’addictions, des soins ou une cure leur seront proposés en premier lieu. Si ce n’est pas le cas, l’équipe axe son travail sur l’emploi ou la formation, avec l’appui de Pôle Emploi ou l’École de la Deuxième chance.
En complément, un partenariat a été noué avec l’EPIDE (Établissement pour l’insertion dans l’emploi) qui propose à ces jeunes un hébergement en semaine quand la Passerelle assure le relais pendant le week-end.
Notre accompagnement vise à engager ce public jeune dans une démarche d’insertion sociale et professionnelle, pour leur permettre de trouver rapidement une place dans notre société.
Un peu d’histoire
En 2003, l’Îlot reprend la gestion du principal centre d'hébergement pour hommes seuls de la Somme, dénommé alors « la Balise sociale ». Cette reprise ancre davantage les missions de l’Îlot dans l'accueil d’urgence des sans-abris.
L’évolution de ce centre d’urgence est ensuite pensée dans le cadre de la restructuration de l’ensemble des établissements amiénois de l’Îlot initiée en 2007 : ainsi, quelques temps plus tard, ses activités sont déménagées au foyer des Augustins le temps de la rénovation du bâtiment qui l’abritait.
Le nouvel établissement dénommé La Passerelle est aussi inauguré en 2012. Il reprend ses activités et les complète par les missions précédemment assurées aux Augustins (accueil de jour et restaurant social). Y est également développée, en complément de l'hébergement d'urgence, une mission d'accompagnement en hébergement de plus longue durée ("places de stabilisation »), spécificité sociale que l’association finance sur ses fonds propres.