14/11/2013

Xavier, hébergé au CHRS Les Augustins

"Sans toit rien n’est possible. On ne peut pas s’organiser."

Parlez-nous de vous, avant votre arrivée à la Maison d'accueil des Augustins

Après une peine de 4 mois de prison, je me suis retrouvé à la rue. Et un second procès s’annonçait. Je vivais vraiment de droite à gauche, enfin je ne vivais pas, je survivais. J’ai logé dans un foyer d’hébergement, très strict, sans intimité. J’ai trouvé du travail, je buvais beaucoup moins qu’auparavant, plutôt pour faire la fête, par convivialité, mais j’ai été renvoyé du foyer et je suis retourné dans la rue. Je travaillais dans la restauration mais avec le froid c’est devenu trop difficile. Il a fait très froid, je ne supportais plus. Et puis je ne pouvais plus respecter les rendez-vous du contrôle judiciaire. Je vivotais, je vivais au 115.

Comment ça s'est passé, au début ?

Je suis arrivé aux Augustins il y a 9 mois. J’ai tout remis à plat. J’ai décompressé. Je pouvais me reposer un peu, même si j’avais toujours mon procès qui me travaillait. En arrivant, j’étais certain que je pouvais arrêter de boire mais un jour je suis rentré ivre, et je me suis mis la honte. Alors que je voulais donner bonne impression. C’est là que je me suis dit qu’il fallait y mettre du mien, pour être crédible, et j’ai demandé une cure. Ces quatre mois de cure ont joué en ma faveur : finalement j’ai été condamné avec sursis et mise à l’épreuve.

Où en êtes-vous maintenant ?

Je vais de mieux en mieux. Je suis sous contrôle judiciaire, j’ai des rendez-vous médicaux, ma recherche d’emploi… il faut tout remettre à plat. Dans la rue j’avais perdu ma dignité. Là, ça se remet. Sans toit rien n’est possible. On ne peut pas s’organiser. Même quand on travaille, il faut avoir l’air frais, être propre, ne pas avoir les traits tirés… Ici, ils sont à l’écoute de nos projets. Je voudrais retourner en cuisine.

Et après ?

Je suis inquiet : la vie est remplie de surprises, bonnes ou mauvaises. Je viens d’un monde assez dur, mais j’ai pris pas mal de leçons de la vie. Il y a des marches à monter, chaque chose en son temps.

Nous avons besoin de vous !

Sans votre soutien, nous ne pouvons mener à bien nos missions et agir sur tous les facteurs nécessaires à une réinsertion réussie comme l’accès à l’emploi ou à un logement, et lutter ainsi contre la récidive.

Offrez une seconde chance aux personnes en grande précarité et à celles et ceux qui ont connu la prison !

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