31/01/2019

Danièle Bouthors, bénévole à la Passerelle

"Pour moi ce sont vraiment des moments à part et j’y vais à chaque fois de bon cœur. On se sent utile et on rencontre des personnes qu’on n’aurait pas eu l’occasion de connaître dans notre quotidien"

LA "GRAND-MÈRE" DE LA PASSERELLE

Danièle est une vaillante retraitée de 74 ans, qui se consacre depuis 4 ans à la distribution de repas à La Passerelle, deux fois par semaine. Elle a accepté de répondre à nos questions et de nous parler de son bénévolat à l’Îlot.

L’Îlot : Bonjour Danièle, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous dire comment vous avez connu l’Îlot ?

Danièle : j’ai commencé ma carrière à la CPAM où j’ai travaillé pendant 15 ans, avant de m’occuper avec mon mari de la gestion de notre ferme où j’avais en charge la comptabilité. J’ai aussi trois enfants qui sont grands maintenant.
Déjà bénévole dans d’autres structures, c’est par hasard que j’ai connu l’Îlot. Après avoir quitté notre exploitation agricole, nous avons emménagé à Amiens, pas très loin de la Passerelle. Un jour, j’ai osé frapper à la porte, et j’ai été très bien accueilli par l’équipe et le responsable de l’établissement Guy Louis-Thérèse.

L’Îlot : Quelles sont les misions qu’on vous a confiées ?

Tous les mardis et vendredi, j’aide à la distribution des repas. Je commence par demander à deux usagers isolés de l’aide pour mettre la table, ça leur permet de se rendre utile et d’apprendre à connaître une autre personne. Je suis aussi là pour les écouter, être une oreille bienveillante et parfois leur rendre de menus services. Je suis en quelque sorte la grand-mère de la Passerelle.

L’Îlot : comment se sont déroulées les premières missions ?

Je n’avais pas vraiment d’appréhension avant de commencer mon bénévolat à l’Îlot. J’avais rencontré plusieurs personnes de l’équipe d’Amiens et de Paris qui m’avaient bien expliqué le fonctionnement mais aussi le public en très grande précarité que j’allais rencontrer. J’ai moi-même été confrontée à des choses dures dans ma vie et je comprends le désarroi dans lequel ces personnes peuvent se trouver.

L’îlot : qu’est-ce qui vous a le plus marqué ? Qu’avez-vous découvert ?

Ce qui m’a le plus touché, c’est la dureté de certains parcours. Des personnes âgées qui ne se remettent pas de traumatismes survenus  enfants et qui sont marqués à vie. Mais ce qui m’a aussi touché, c’est leur gentillesse et leur prévenance à mon égard, que ce soit à la Passerelle ou en dehors s’il m’arrive de les croiser à Amiens.
Et pour autant, je dois encore faire face à l’incompréhension d’une partie de mon entourage qui a une très mauvaise image de la Passerelle. C’est un endroit qui fait peur, associé aux maladies, aux agressions, à la délinquance. C’est pourtant tellement loin de la réalité !

L’Îlot : comment se passent les relations avec l’équipe salariée ?

J’ai de très bonnes relations avec l’équipe. Dès mon arrivée, j’ai été très bien accueillie, et je participe une fois par mois à la réunion de service, et aux activités organisées par l’établissement (sorties culturelles, fête de la musique, repas de fin d’année, etc.). Guy, le responsable, a de la chance d’avoir une équipe soudée. Il y a une cohésion que j’ai rarement vue ailleurs.

L’îlot : Pour conclure, conseillerez-vous à un ami de devenir bénévole à l’Îlot ? Oui, pour moi ce sont vraiment des moments à part et j’y vais à chaque fois de bon cœur. On se sent utile et on rencontre des personnes qu’on n’aurait pas eu l’occasion de connaître dans notre quotidien. Je pense qu’il faudrait des bénévoles qui proposent des activités sportives pour redonner de l’entrain aux usagers. On a aussi besoin de bénévoles parlant plusieurs langues pour faire de l’interprétariat. Les besoins ne manquent pas !

Propos recueillis le 19 décembre 2018

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