Les structures pénitentiaires

Derrière le terme prison se cache en fait différentes structures pénitentiaires qui n’accueillent pas le même public et où les conditions de détention diffèrent grandement.

Il existe plusieurs types de structures pénitentiaires selon le régime de détention et les catégories de condamnation.
Les 187 établissements sur le territoire français (dont 58 à gestion déléguée ) sont classés en deux grandes catégories : maisons d’arrêt et établissements pour peine.

Les maisons d’arrêt

Au nombre de 82, elles reçoivent les personnes prévenues en détention provisoire (personnes détenues en attente de jugement ou dont la condamnation n’est pas définitive) ainsi que les personnes condamnées dont la peine ou le reliquat de peine n’excède pas deux ans.
Les maisons d’arrêt abritent la majorité de la population détenue (67,2%) et sont aussi les plus surpeuplées, avec un taux moyen d’occupation de 140% (au 1er janvier 2019 ).

Les établissements pour peine

Au nombre de 98, ils sont répartis comme suit, en fonction du type de population qu’ils accueillent :

  • 6 maisons centrales
  • 25 centres de détention
  • 10 centres de semi-liberté
  • 57 centres pénitentiaires, établissements mixtes, comprennent au moins deux quartiers différents (maison d’arrêt, centre de détention et/ou maison centrale). Parmi eux, on compte 6 établissements pénitentiaires pour mineurs et l’établissement public de santé national de Fresnes (EPSNF)

Les maisons centrales accueillent les personnes détenues condamnées à une longue peine et/ou présentant des risques. Le régime de détention de ces prisons est essentiellement axé sur la sécurité.

Les centres de détention accueillent des personnes détenues condamnées à une peine supérieure à deux ans et qui présentent les meilleures perspectives de réinsertion sociale. À ce titre, les centres de détention ont un régime d’incarcération principalement orienté vers la resocialisation des personnes détenues.

Les centres de semi-liberté reçoivent des personnes condamnées admises au régime du placement extérieur ou de la semi-liberté. La personne condamnée détenue peut s’absenter de l’établissement durant la journée pour exercer une activité professionnelle, suivre un enseignement ou une formation, bénéficier d’un traitement médical ou s’investir dans tout autre projet d’insertion ou de réinsertion de nature à prévenir les risques de récidive. La nuit, la personne en semi-liberté rejoint l’établissement pénitentiaire.

Les quartiers centres pour peines aménagées (CPA) peuvent recevoir les personnes condamnées bénéficiant d’une mesure de semi-liberté ou d’un placement à l’extérieur ainsi que les personnes condamnées dont le reliquat de peine est inférieur à un an, afin de leur permettre de concrétiser un projet de réinsertion.

Les centres pénitentiaires sont des établissements mixtes qui comprennent au moins deux quartiers de détention à régimes différents (maison d'arrêt, centre de détention et/ou maison centrale).


Carte Ministère de la Justice

Les Structures d’Accompagnement vers la Sortie (SAS)

Dans le cadre de la réforme de la Justice et du plan immobilier pénitentiaire de 2018, de nouvelles Structures d’Accompagnement vers la Sortie, les SAS, seront créées à hauteur de 2 000 places. Ces SAS accueilleront des personnes condamnées à des peines de moins d’un an ou des personnes condamnées à des longues peines qui finissent leur temps de détention.

Elles seront situées en agglomération. Elles pourront ainsi accueillir des intervenants extérieurs pour préparer de manière active la sortie : les associations de lutte contre les addictions, en faveur du logement, de l’emploi pourront assurer une prise en charge adaptée. Les personnes détenues seront responsabilisées par exemple en assurant elles-mêmes la préparation de leurs repas. Elles pourront également bénéficier d’une formation professionnelle dans le secteur tertiaire.

Une seule SAS est aujourd’hui en activité : celle de la prison des Baumettes, ouverte en juin 2018, où 85 personnes détenues sont suivies. Le régime de détention est celui dit de « régime de confiance » où les portes à l’intérieur de l’établissement sont ouvertes sur des créneaux horaires précis et la personne détenue détient la clef de sa cellule dont elle est responsable jusqu’à son départ. Au-delà des actions de formation professionnelle, la SAS des Baumettes organise des sessions de gestion des émotions et des conflits, des actions citoyennes, sportives ou encore culturelles.

L’Îlot et les structures pénitentiaires

Implantée en Île-de-France, dans la Somme et dans le Var, l’Îlot travaille en particulier avec les structures pénitentiaires de ces territoires dans le cadre de son objectif de préparer le dehors dès le dedans. Intervenir au plus tôt permet de lutter contre la rupture de parcours fortement préjudiciable notamment en termes de récidive. Nos équipes se rendent régulièrement en prison pour rencontrer les personnes détenues pour présenter l’Îlot, connaître leur motivation à être suivies par nous, et préparer leur sortie et leur arrivée dans nos Centres d’Hébergement et de Réinsertion sociale.

  • En Île-de-France, les équipes de l’Îlot se déplacent ainsi pour rencontrer et s’entretenir avec les personnes incarcérées à Fleury-Merogis, à Fresnes, Villepinte ou Paris La Santé.
  • Le Service pénitentiaire d'Insertion et de Probation (SPIP) nous contacte régulièrement pour qu’on recrute des personnes placées sous main de justice dans nos ateliers qualification-insertion. Avec le SPIP nous avons lancé en 2016 la Session d’Orientation Approfondie (SOA) qui propose exclusivement aux personnes sous main de justice un aménagement de peine à condition de s’engager dans un programme intensif d’accompagnement professionnel que notre équipe dispense.
  • A la maison d’arrêt d’Amiens, nous participons régulièrement au Forum emploi qui propose aux personnes détenues des activités professionnelles susceptibles de les intéresser à leur sortie.

Nous avons besoin de vous !

Sans votre soutien, nous ne pouvons mener à bien nos missions et agir sur tous les facteurs nécessaires à une réinsertion réussie comme l’accès à l’emploi ou à un logement, et lutter ainsi contre la récidive.

Offrez une seconde chance aux personnes en grande précarité et à celles et ceux qui ont connu la prison !

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