20/12/2018

Carole At, bénévole au CHRS Thuillier

"Je pratique mon métier auprès de familles qui en ont particulièrement besoin et qui, pour autant, n’auraient jamais eu les moyens de consulter un nutritionniste."

LE BIEN-ÊTRE PASSE AUSSI PAR LE BIEN MANGER

Carole est bénévole depuis le printemps 2018 dans notre centre d’hébergement et de réinsertion sociale Thuillier. Diététicienne-nutritionniste, elle organise des ateliers sur l’équilibre alimentaire pour les résidents, principalement des familles avec enfants et des femmes seules.

L’Îlot : Bonjour Carole, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous dire comment vous avez connu l’Îlot ?

J’ai 45 ans et je suis diététicienne-nutritionniste en libéral. J’interviens pour la CPAM en prévention santé dans le cadre du programme « Manger-Bouger » auprès de public en précarité. J’enseigne les bases de l’équilibre alimentaire tout en prenant en compte les difficultés financières de mes patients.
Je connaissais le centre car j’habite à une rue, mais je n’y suis véritablement entrée lorsque que je fus invitée par Sylvie Stefanski, responsable de l’établissement, à l’occasion de la Fête des Voisins. Au cours d’une discussion, j’ai parlé de mon métier, et il est très vite apparu que mes connaissances pouvaient être utiles pour les résidents.

L’Îlot : pourquoi avoir choisi l’Îlot pour faire du bénévolat ?

A Thuillier, ce sont principalement des familles qui sont hébergées. Je suis moi-même mère de deux enfants, leur situation m’a particulièrement touchée. Etant juste à côté et pouvant consacrer quelques heures de temps en temps, j’ai décidé avec la responsable de mettre en place des ateliers sur la nutrition.

L’Îlot : quelles sont vos missions de bénévole ?

J’assure des sessions d’ateliers d’éducation nutritionnelle autour de l’équilibre alimentaire.
Le premier atelier, théorique, aborde les 7 groupes d’aliments pour arriver à la pyramide alimentaire et réfléchir ensemble à la composition d’un menu équilibré. La participation des résidents est très importante car je pars de leur situation, de leur vécu. C’est ainsi que systématiquement, j’aborde la dimension budget de l’alimentation car c’est une problématique essentielle. Je leur montre que l’achat de pizzas ou de plats cuisinés est plus cher et moins bon nutritionnellement que des plats cuisinés soi-même avec des légumes de saison.
Ainsi lors du deuxième atelier, on cuisine ensemble un vrai repas compris entre deux et trois euros avec une entrée, un plat et un dessert.
Je souhaite rajouter, un troisième atelier, appelé « Atelier du goût » où je proposerai des dégustations à l’aveugle pour reprendre conscience du goût des aliments, des saveurs, notamment auprès des fumeurs dont les papilles gustatives sont altérées par la cigarette.
Et enfin un dernier atelier « bilan », qui reprend ce qui a été vu, apprend à déjouer les pièges du marketing agro-alimentaire, à lire les étiquettes des produits des supermarchés, et à redonner des conseils nutritionnels.

L’Îlot : comment se sont déroulées vos premières missions ?

J’ai été agréablement surprise par la curiosité et la motivation des personnes qui ont assisté aux ateliers. J’ai retrouvé les problématiques que je connaissais déjà dans ma pratique professionnelle, notamment auprès de public défavorisé : peu de culture culinaire, la nourriture comme réconfort face au stress et aux difficultés, ne pas manger à tous les repas par manque de moyens, le grignotage, etc.
L’Îlot : Avez-vous tiré des enseignements de vos premiers ateliers ? Si oui, lesquels ?
J’ai remarqué qu’il était important d’expliquer le lien alimentation-santé, notamment pour les parents qui ont des enfants afin d’éviter toute carence. Mais aussi pour les adultes dont la plupart manquent de vitamine C. Dans la posture, il faut savoir être rassurant, partir de leur vécu, les soutenir et ne pas être trop rigide.

L’Îlot : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le bénévolat à l’Îlot ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Je trouve que Thuillier est un établissement très sérieux, bien tenu, avec un vrai cadre. Je collabore très bien avec Sylvie, la responsable.
Grâce au bénévolat à l’Îlot, je me sens utile, je contribue à ce que les résidents aillent mieux. Je pratique mon métier auprès de familles qui en ont particulièrement besoin et qui pour autant n’auraient jamais eu les moyens de consulter un nutritionniste.

Nous avons besoin de vous !

Sans votre soutien, nous ne pouvons mener à bien nos missions et agir sur tous les facteurs nécessaires à une réinsertion réussie comme l’accès à l’emploi ou à un logement, et lutter ainsi contre la récidive.

Offrez une seconde chance aux personnes en grande précarité et à celles et ceux qui ont connu la prison !

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