03/01/2024

L'insertion professionnelle des jeunes

Le taux de chômage des jeunes de 16 à 24 ans est supérieur à celui de leurs aînés. Afin d’éviter que le désœuvrement et l’absence de ressources que ce chômage implique, entrainent leur rupture avec la société il faut mettre en place des dispositifs efficients pour favoriser l’insertion professionnelle.

QU'EST-CE QUE L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES ?

La définition de l’insertion professionnelle des jeunes est un ensemble d’actions et de dispositifs d’insertion visant à aider les jeunes en situation de précarité sociale, professionnelle et économique, à se développer professionnellement et personnellement. « Depuis la fin des années 1970, l’État a mis en place des dispositifs d’aide à l’embauche et de soutien à la formation des jeunes. Les politiques d’insertion professionnelle des jeunes ont évolué au fil des années. Le dernier en date, le Contrat d’engagement jeune, est entré en vigueur le 1er mars 2022. » (1)

Rapportée à la population totale, la part des chômeurs parmi les 15-24 ans (7,3 %) se rapproche de celle mesurée parmi les 15-64 ans (5,4 %) (2). Elle reste toutefois significative, empêchant une importante partie de ceux qui ne sont pas en études, de se projeter dans une vie active valorisante et construire des projets qui font société. L’insertion professionnelle est fondamentale pour sortir ceux qui sont sans emploi de cette impasse et accéder durablement au monde du travail. Il faut favoriser insertion des jeunes. Il y a là un enjeu crucial pour l’avenir des jeunes et pour la cohésion sociale. Ils sont pour la grande majorité sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification. C’est vers eux que les politiques et les associations concentrent des actions pour favoriser leurs chances d’insertion.

LES DIFFÉRENTES CAUSES QUI PEUVENT RENDRE DIFFICILE L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES

Il y a des causes au chômage sur lesquelles il est difficile d’avoir prise, comme la conjoncture économique, la proximité d’un bassin d’emplois … Mais d’autres causes qui font obstacle à l’insertion professionnelle de certains jeunes peuvent être vaincues avec des dispositifs adéquats.

Parmi les différentes causes des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes, qui sont un frein à l’employabilité on retrouve :

  • un faible niveau de scolarisation ;
  • l’absence de formation, d’expérience professionnelle ;
  • une méconnaissance du monde du travail, des codes de l’entreprise ;
  • une mauvaise maîtrise du numérique comme des plateformes d’offres d’emploi ;
  • des difficultés pour être mobile :
  • la précarité des conditions de vie dont l’absence de logement ou de couverture sociale ;

COMMENT FAVORISER L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES ?

Pour pouvoir favoriser l’insertion professionnelle de ces jeunes en difficulté qui ne sont ni scolarisés, ni en emploi, il faut déjà pouvoir les repérer. Hors de tout cadre ils sont appelés les « invisibles ».

Pour cela le gouvernement se sert de la Journée défense et citoyenneté (JDC), obligatoire pour tous les mineurs de nationalité française, ils sont convoqués entre leur recensement citoyen à 16 ans et leurs 18 ans. Ceux qui sont scolarisés participent à la JDC, à la suite de leur convocation car il est requis d’avoir fait la JDC pour s’inscrire à certains examens, comme le BAC ou le CAP. S’ils sont en décrochage scolaire, ils doivent aussi passer cette Journée défense et citoyenneté car l’attestation de réalisation de la JDC est exigée jusqu’à 25 ans pour diverses démarches administratives dont l’inscription au permis de conduire. C’est via cette journée obligatoire que les « invisibles » vont pouvoir être identifiés et orientés vers des dispositifs d’insertion professionnelle du Service public de l’emploi (SPE). Lors des JDC le gouvernement fait le constat que 40% des individus en décrochage scolaire ne sont pas en lien avec le Service public de l’emploi l’année qui précède leur JDC. Parmi eux, 28 % se mettent en lien avec le SPE dans les trois mois suivant leur JDC. (1) Certains sont orientés vers des Ecoles de la deuxième chance (E2C) ou vers l’un des vingt Etablissements pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE).

L’EPIDE est un dispositif d’insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté placé sous la triple tutelle du ministère du Travail, et de la Cohésion des territoires et des Armées. Ce dispositif s’adresse aux jeunes âgés de 17 à 25 ans révolus, qu’ils soient sans diplôme, sans qualification ou en voie de marginalisation, comme à des jeunes diplômés titulaires d’un BEP – CAP ou d’un Baccalauréat. Via un contrat de volontariat pour l’insertion, ils reçoivent une formation comportementale, générale et professionnelle délivrée dans les centres fonctionnant sous le régime de l’internat, gérés et administrés par l’EPIDE. En plus d’une remise à niveau en lecture, écriture et calcul, qui donne lieu à la délivrance d’un certificat de formation générale, les jeunes volontaires effectuent une formation professionnelle destinée à permettre d’occuper un métier au terme du contrat de volontariat pour l’insertion. (3)

Toujours à destination des jeunes éloignés de l’emploi, l’Etat a créé les Missions locales. Un service public dédié aux personnes de 16 à 25 ans en recherche d’un emploi ou d’une formation professionnelle. Cet organisme public les accompagne dans leur parcours d’insertion professionnelle et parcours d’insertion sociale via la découverte d’un métier, ainsi qu’un appui dans toutes leurs démarches relatives à l’emploi et à la formation professionnelle. La Mission Locale se distingue de Pôle Emploi par le public qu’elle accompagne. Elle est dédiée uniquement aux personnes jusqu'à 25 ans, et non à l'ensemble de la population comme le fait Pôle Emploi. Ce dernier, s’il accompagne des demandeurs d'emploi dans leurs recherches, a aussi pour mission la gestion de l’allocation chômage, dite Allocation au retour à l’emploi (ARE), et peut sanctionner, c’est-à-dire suspendre cette allocation, si la recherche d’emploi est insuffisante. La Mission locale qui ne verse pas d'allocation chômage, est uniquement dans l’accompagnement dans l’emploi, l’accompagnement social et non dans la sanction.

Parmi la liste des dispositifs d’insertion professionnelle pour les jeunes mis aussi en place en 2022, par l’Etat : le Contrat d’engagement jeune (CEJ) fait partie des contrats aidés. Ce contrat de travail de droit privé français est conçu pour les jeunes de 16 à 25 ans. Une dérogation existe pour les jeunes adultes jusqu’à 29 ans s’ils sont reconnus comme travailleurs handicapés. Pour pouvoir être éligibles au CEJ ils ne doivent être ni étudiant, ni en formation et présenter des difficultés d’accès à l’emploi durable. De façon plus large le gouvernement a aussi créé le dispositif « Un jeune un mentor » qui s’adresse aussi à des jeunes diplômés. Ce système de mentorat est un accompagnement personnalisé qui s’adapte à chaque jeune, comme une sorte de coaching délivré par une personne déjà en salariat ou en entreprenariat, pour s’insérer dans la vie professionnelle avec confiance.

AIDER LES JEUNES DANS LEUR INSERTION PROFESSIONNELLE : LES ACTIONS MISES EN PLACE PAR L'ÎLOT

L’Îlot est fermement convaincue de l’Insertion par l’activité économique (IAE) et a donc mis en place de nombreux dispositifs pour faciliter la réinsertion professionnelle de personnes éloignées de l’emploi : plusieurs Ateliers et chantiers d’insertion dans les secteurs de l’informatique, la carrosserie, la mécanique, le maraîchage et la cuisine, des Ateliers Qualification-Insertion, formation qualifiante, qui conduisent au diplôme d’un titre professionnel reconnu d’agent de restauration collective, de niveau V, délivré par le ministère du Travail. En 2023 l’Îlot a lancé le TIG pédagogique dont l’objectif est la réinsertion professionnelle et réinsertion sociale des personnes sous main de justice. Si ces dispositifs sont ouverts à un public sans restriction d’âge, d’autres sont dédiés à ce public de personnes de moins de 30 ans qui rencontrent des difficultés d’insertion sociale, pour exemple le dispositif « Accompagner vers l’emploi ».

Ainsi en 2023 l’antenne de l’Îlot dans le Var a répondu à un appel à projet du Fonds social européen porté par la région PACA pour accompagner les jeunes dits « invisibles », n’étant ni scolarisés, ni en formation, ni employés. Dans le Var, on estime que 25 000 personnes, entre 16 et 25 ans, sont concernés par cette situation. « Ceux que nous accueillons ont des parcours et des besoins très différents, mais l’envie de s’en sortir est en chacun d’eux, nous les aidons à révéler cette envie et à reprendre confiance en eux. » Sandrine Gandrille, conseillère en insertion professionnelle à l’Îlot dans le Var.

Ce projet « Accompagner vers l’emploi », piloté par l’antenne de l’Îlot dans de le Var propose la mise en œuvre d’un dispositif de remobilisation sociale et professionnelle. Il s’appuie sur un accompagnement individuel entre le jeune et la CIP et lorsqu’il est prêt, certains ateliers collectifs sont proposés afin de : et un accompagnement individualisé afin de :
• mettre en œuvre un plan d’action individualisé en lien avec la contractualisation du contrat d’engagement réciproque ;
• lever les différents freins d’accès à l’emploi, maîtriser le numérique ;
• connecter la personne accompagnée avec le service public de l’insertion et de l’emploi ;
• développer des mises en situation professionnelle.

L’intégration professionnelle et sociale des jeunes est un enjeu crucial pour leur avenir et pour le développement de la société. En favorisant leur insertion professionnelle, l’Îlot œuvre pour leur réalisation personnelle et la construction d’une société plus juste et plus solidaire.

(1) www.vie-publique.fr
(2) www.insee.fr
(3) www.travail-emploi.gouv.fr

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