09/12/2020

Dans le Var, l’Îlot accompagne les jeunes invisibles malgré la crise sanitaire

À peine démarré, notre projet d’accompagnement des jeunes « invisibles » dans le Var, s’est vu fortement ralenti par la crise sanitaire. Face à ces difficultés, nos équipes ont redoublé d’efforts pour apporter un soutien aux jeunes exclus du Var, au moment où ils en avaient le plus besoin. Récit de notre parcours pour dépasser la crise sanitaire.

Accompagner les jeunes exclus dans le Var

En 2019, l’Îlot écrivait une nouvelle page de son histoire en ouvrant un établissement dans le Var. Portés par notre expérience de la réinsertion et les besoins du territoire, nous avons répondu à un appel à projet régional pour accompagner les jeunes dits « invisibles », n’étant ni scolarisés, ni en formation, ni employés. Dans le Var, on estime que 25 000 jeunes, entre 16 et 25 ans, sont concernés par cette situation.

Notre candidature a convaincu la Direccte Paca et le Fonds social européen (FSE). Suite à quoi l’Îlot s’est vu confier la responsabilité du projet à la mi-janvier 2020. Notre plan d’action était simple et comportait deux phases : d’abord le repérage des jeunes en situation d’exclusion, puis un accompagnement renforcé pour les aider à se réinsérer par l’emploi.

L’impact de la crise sanitaire sur le repérage des jeunes invisibles

Évidemment, l’exécution de ce plan fût compromise par la Covid-19. En effet, la mise en place du confinement a renforcé les difficultés de repérage de ces jeunes « invisibles ». Ces derniers se sont retrouvés encore plus exclus, sans solution pour avancer dans la vie. Une situation qui n’a fait qu’accentuer leurs problèmes : troubles psychiques, addictions, désœuvrement, pauvreté et le risque de tomber dans la délinquance.

Loin de baisser les bras, Véronique Etienne Busmey, responsable de l’Îlot dans le Var, a profité de cette période pour renforcer ses liens avec les partenaires locaux : les SPIP* de Toulon, la mission locale, le tissu associatif de la Seyne-sur-Mer, les chantiers d’insertion locaux, le Pôle emploi et la mission de lutte contre le décrochage scolaire. Elle a également entrepris le déménagement des locaux de l’établissement afin de se rapprocher d’un accueil de jour** et ainsi faciliter la prise de contact avec des jeunes en difficulté. Enfin, elle a recruté une conseillère en insertion professionnelle pour gérer l’accompagnement des jeunes vers l’emploi.

Le fruit de la persévérance

Tous ces efforts ont fini par payer et les premiers jeunes ont pu être accompagnés par l’Îlot à la fin de l’été. Actuellement, sept jeunes sont pris en charge par l’Îlot dans le Var, dont six hommes et une femme. Parmi eux, trois hommes sont en aménagement de peine et deux autres ont connu des peines de prison.

Si leurs parcours varient, les freins sociaux qu’ils rencontrent pour accéder à l’emploi sont souvent similaires : décrochage scolaire, relations familiales conflictuelles, problèmes de mobilité sur le territoire, méconnaissance de leurs droits, absence d’un logement stable...

Sandrine Gandrille, conseillère en insertion professionnelle à l’Îlot dans le Var, est en charge d’identifier et lever ces freins grâce à un accompagnement sur-mesure. Elle rencontre régulièrement les jeunes afin de construire avec eux un projet professionnel réaliste, adapté à leurs aspirations. Plusieurs étapes sont nécessaires avant de pouvoir vraiment envisager la prise d’un poste. Il y a un premier travail pour mettre à jour la situation administrative de ces jeunes. En parallèle, il faut aussi les aider à développer leur estime de soi. En fonction des besoins, Sandrine peut aussi proposer des remises à niveau sur des savoirs de base (français, mathématiques) et des périodes d’immersion en entreprise afin de leur faire découvrir un métier.

« Les jeunes que nous accueillons ont des parcours et des besoins très différents, mais l’envie de s’en sortir est en chacun d’eux, nous les aidons à révéler cette envie et à reprendre confiance en eux. » Sandrine Gandrille, conseillère en insertion professionnelle à l’Îlot dans le Var.

Un nouvel horizon en 2021

Parmi les premiers accompagnés, une personne a déjà obtenu une promesse d’embauche pour être agent d’accueil à partir de janvier 2021. Bien sûr, nous n’en sommes qu’aux prémices de ce projet, mais nous sommes plus que jamais convaincus de son importance et nous poursuivrons nos efforts en 2021. Au sortir de ce second confinement, nous savons que les besoins auprès des jeunes « invisibles » seront d’autant plus importants.

Pour en savoir plus sur nos programmes de réinsertion dans le Var, n’hésitez pas à nous écrire : etienne@ilot.asso.fr.

*SPIP : Service pénitentiaire d’insertion et de probation
**Accueil de jour : lieu d’abri, de convivialité et d’échange ouvert uniquement en journée, destiné aux personnes en grande difficulté sociale.

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