Yanis a intégré l'Atelier Qualification-Insertion de l'Îlot en janvier 2017, en quête d'un emploi :
"Je ne connaissais pas l’Îlot. C’est une personne qui nous aidait à préparer notre sortie, quand j’étais encore incarcéré, qui m’en a parlé. A la base, je suis de Bordeaux mais j’ai été incarcéré dans l’Aube. Quand cette personne m’a présenté le chantier d’insertion de l’Îlot, je n’étais pas fixé sur un métier ou sur un endroit en particulier. Tout ce que je voulais, c’était trouver un emploi à la sortie. Si tu sors sans rien, sans travail, comment tu veux t’en sortir ? Que ce soit à Paris, Marseille ou Strasbourg, je serais allé n’importe où.
Ce qui m’a décidé, c’est la possibilité de sortir plus tôt, avec tout de suite un emploi.
Le diplôme, c’est un plus. C’est toujours bon à prendre, surtout quand on n’a pas grand-chose à mettre dans son CV. J’ai passé un CAP Pâtisserie pendant ma détention, et là, ce diplôme d’agent de restauration, ça me donnera plus de chance de trouver un emploi.
Ce métier, ce n’est pas vraiment une vocation mais il y a des débouchés. Et puis ça fait longtemps que je me fais à manger. Pendant des années je me suis débrouillé seul pour mes repas, parce que ceux qu’on te sert en prison ne sont pas fameux… Après, se faire à manger ou travailler dans la restauration collective, ce n’est pas tout à fait pareil.
La formation se passe bien. J’avais les bases mais j’ai appris des choses, et je ne suis pas trop stressé pour l’examen… Ce qui m’a stressé, c’est quand j’ai appris que j’avais une réduction de peine de 2 mois : au lieu de quitter le centre de semi-liberté en août, je l’ai quitté en juin. J’ai su ma date de sortie en mai et il a fallu trouver un point de chute très vite. J’en ai parlé à l’équipe de l'Îlot et on a entamé les démarches en région parisienne, mais c’était un peu compliqué parce que je suis de Bordeaux. Finalement, ils m’ont trouvé une place en hôtel social, pendant 15 jours, et puis ils m'ont hébergé à Chemin Vert. Sans cela, j’aurais dû arrêter la formation.
Cela fait 2 semaines que je suis hébergé. D’ici 4-5 mois, quand j’aurai le diplôme puis un emploi, je me dis que ça devrait être possible de partir pour un logement. C’est un passage…
En fait je ne sais pas tellement ce que je vais devenir, on ne peut pas savoir, mais je vais essayer de faire les choses bien et d’y arriver.