01/01/2014

L'entreprise Momo la Recup'

"Pour un stage, je ne me pose pas de questions sur le passé des personnes : la prison, c’est un accident de vie."

A TENDU LA MAIN À UN SORTANT DE PRISON

Depuis 2006, l’entreprise de recyclage Momo La Récup collecte, recycle et valorise des déchets industriels ou de la ferraille, à Amiens et dans les environs. Elle emploie à ce jour 6 personnes et accueille régulièrement des personnes en stage. Dernièrement, c’est une personne employée par les Ateliers de l’Îlot qui est venue « se tester » en conditions réelles.

Qu’en a pensé M. Sébastien Watel, responsable de l’entreprise ?

Nous accueillons régulièrement des personnes en stage, qui viennent d’ateliers d’insertion ou sont en train de valider leur formation, et nous sommes plutôt ouverts. Tant que cela ne perturbe pas notre travail, que cela reste ponctuel, c’est intéressant. Cela nous permet de faire découvrir nos métiers, et de donner un coup de pouce à des personnes qui en ont besoin.
M. R. s’est présenté de lui-même pour un stage. C’était un de nos clients, tenté par nos métiers. Nous avons donc rencontré la personne qui le suit aux Ateliers de l’Îlot, deux fois, et puis nous l’avons accueilli en stages d’immersion, trois fois en tout. Nos effectifs sont au complet, et j’ai bien fait comprendre à M. R. que nous ne pourrions pas l’embaucher ensuite.

Ce stage a montré qu’il avait des qualités pour un poste de manutention. Chez nous, il aurait besoin de mieux maîtriser les chiffres, l’écrit, parce que nous sommes très polyvalents… malgré toute la volonté qu’il peut mettre dans son travail, M. R. doit encore travailler certaines choses. C’est l’intérêt d’un stage, les gens que nous accueillons ont une vision du travail, de ce qu’ils peuvent faire… et ils se confrontent à la réalité. A la fin du stage, nous avons pris le temps de faire le point avec lui et la personne qui le suit.

Pour un stage, je ne me pose pas de questions sur le passé des personnes : la prison, c’est un accident de vie, tout le monde peut aller en prison. De toute façon tout le monde est prévenu chez nous : les matières que nous traitons ont de la valeur, au moindre vol c’est la porte.
Après, certaines personnes font des allers-retours, et cela pourrait poser une question de confiance pour une embauche, mais pas pour un stage. Et puis je fais confiance à mon « feeling » avec une personne. Tendre la main à quelqu’un qui a fait de la prison, je ne suis pas contre du tout.

Nous avons besoin de vous !

Sans votre soutien, nous ne pouvons mener à bien nos missions et agir sur tous les facteurs nécessaires à une réinsertion réussie comme l’accès à l’emploi ou à un logement, et lutter ainsi contre la récidive.

Offrez une seconde chance aux personnes en grande précarité et à celles et ceux qui ont connu la prison !

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