La justice résolutive en Ecosse

En Europe, l’Écosse a été le premier pays à mettre en place, en 2001, une juridiction spécialisée dans la délinquance liée à l’usage de drogue.

L'expérience écossaise

Thomas Gallacher, coordonnateur du programme de justice résolutive de problèmes à Glasgow, avec le juge Lindsay Wood, ont décrit aux participants du séminaire le fonctionnement de la « drug court », fondée sur une communication étroite des différents professionnels intervenant auprès de la personne sous main de justice. C’est le juge qui coordonne l’ensemble des partenaires du programme de justice résolutive de problèmes et reçoit une fois par mois la personne condamnée pour faire le point sur l’évolution de sa situation. Lors de ces rencontres, le juge adopte une attitude bienveillante, empreinte de compréhension et fait preuve d’une écoute active. Il prend des nouvelles de la personne et de son entourage, fait le point avec elle sur ses avancées ou ses échecs. Il n’hésite pas à la féliciter quand la consommation de drogues diminue ou si, à l’inverse, l’addiction progresse fait preuve de fermeté et rappelle les conséquences sur le suivi judiciaire.

« Pendant les 18 mois que dure le programme, nous n’attendons pas que la personne soit complètement sevrée, mais nous souhaitons une amélioration dans leur gestion de l’addiction. Ce sont des personnes qui consomment parfois depuis plus de 20 ans. La drogue ou l’alcool fait partie de leur vie et de leur identité. On leur demande un gros changement et entre 70% et 80% réussissent à diminuer leur consommation. C’est pour nous une vraie réussite »
Thomas Gallacher

Cette dynamique entre le juge et le délinquant est essentielle. À la fin du programme, une cérémonie est organisée et vient clôturer ce processus de désistance (processus de sortie de la délinquance). Un certificat est remis en présence des professionnels de la Justice, de la santé et des travailleurs sociaux qui ont accompagné la personne. La famille, l’entourage sont aussi présents car ils participent indirectement au programme. Par la suite, l’ancien délinquant peut devenir un exemple pour les nouvelles personnes intégrées au programme et transmettre son vécu. Changer de rôle pour devenir un aidant s’inscrit aussi dans la démarche de la justice résolutive de problèmes.

Il n’est pas toujours facile d’évaluer les bienfaits d’un programme mais je pense que la justice résolutive de problèmes a permis de sauver de nombreuses vies

Juge Lindsay Wood

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