A Amiens, le magasin E. Leclerc emploie pour son service de vente en ligne, E. Leclerc Drive, une quinzaine de personnes. Depuis son ouverture en septembre 2012, ce service a déjà accueilli plusieurs salariés des Ateliers de l’Îlot, sortant de prison ou non. Qu’en pense son responsable, M. Cyril Bellard ?
Nous avons un partenariat avec les Ateliers : ils mettent à notre disposition un de leurs salariés pour le ramassage et le tri des cartons, des emballages… et nous leur faisons don des produits dont la date de péremption approche, qu’ils pourront cuisiner dans la journée ou le lendemain.
Depuis mon arrivée, trois personnes se sont succédé sur ce poste. L’une d’entre elles est maintenant en contrat dans mon service, pour le traitement et la préparation des commandes, puis le contact avec les clients qui viennent chercher leurs courses. C’est un service assez sensible, où la moindre erreur peut créer une perte de confiance de la part de nos clients…
En ce moment c’est M. J. qui s’occupe du ramassage des cartons. Il est fait du très bon travail et j’aurais voulu lui confier d’autres tâches, notamment la préparation des commandes, mais il a refusé. C’est quelqu’un de manuel, qui voudrait travailler dans les espaces verts, alors l’informatique…
Je ne savais pas qu’il avait fait de la prison. C’est lui qui me l’a dit, et j’ai été vraiment surpris. On est toujours surpris quand on apprend qu’une personne qu’on connaît a eu affaire à la justice. Mais ça n’a rien changé pour moi. Ce qu’il a fait n’est pas mon souci, cela fait partie de sa vie privée à mon avis. Le tout, c’est de savoir ce qu’il est capable de faire, et j’en suis plutôt satisfait.
Un jour, il m’a demandé de décaler un jour de RTT pour se rendre à un rendez-vous du JAP[1], je le lui ai accordé, et ça s’est arrêté là.
[1] Le juge d’application des peines