La revue "Cadences", dans son numéro de février 2016, présente ainsi le concert :
La Trilogie de la détention se compose de trois œuvres chorales, qui se font écho entre elles :
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Les Parloirs
Dans cet "opéra choral" où chaque partie peut être chantée par plusieurs voix, 12 chanteurs - dont certains sont aussi instrumentistes - portent la voix d'un détenu au parloir, qui (re)tombe amoureux. Une histoire tissée par le compositeur à partir des témoignages d'une dizaine de détenus à la Maison Centrale de Clairvaux. -
Les Lessiveuses
Cette oeuvre, d'abord composée sous la forme d'un opéra choral, comme la première, a été adaptée sous la forme plus modeste d'un oratorio pour s'insérer dans la Triologie de la Détention. Elle donne à entendre les émotions et la détresse des mères de détenus entre deux visites au parloir, et s'appuie sur le travail documentaire de Yamina Zoutat. Trois chanteuses y dialoguent, accompagnées de trois instrumentistes, autour de la lessive pour leurs fils détenus. -
Les Victimes
Pour conclure la Trilogie, ce nouvel opéra choral pour 8 chanteurs - dont certains sont instrumentistes - donne la parole aux victimes de crimes solitaires ou de crimes de masse et reprend tout ce qui traverse les précédentes époques de l'œuvre depuis Les Parloirs. Là encore, le compositeur s'est appuyé sur des témoignages, recueillis par l'association d'aide aux victimes Inavem.
Les trois œuvres se saisissent donc de paroles véritables, trop peu entendues ou trop peu écoutées et parfois très prosaïques, pour les élever au chant et les intégrer dans le chant d'un chœur, cette communauté humaine qui, pour Thierry Machuel, "reflète notre société".