Emmanuel* : une sortie de prison qui se prépare dès maintenant
« Grâce à l’atelier, je touche un peu d’argent, je participe à ma dette. » Emmanuel a intégré récemment le premier ACI ouvert par l’Îlot en milieu carcéral, consacré au recyclage textile, au sein du centre pénitentiaire de Beauvais. « On est vraiment accompagnés. Tous les 15 jours, j’ai un rendez-vous individuel avec la Conseillère en insertion professionnelle (CIP) de l’Îlot. Elle connaît mon dossier, elle m’écoute. Grâce à elle, j’ai eu un premier rendez-vous avec une agence d’intérim. » Emmanuel prépare sa sortie dès maintenant. Il sait déjà qu’un emploi pourra faire la différence pour obtenir un aménagement de peine. « J’ai une famille et un logement qui m’attendent. Il ne manque que le travail. L’Îlot va continuer à me suivre pendant deux ans dehors. C’est rassurant. »
Nathan* : trouver sa voie et prendre confiance
Avant l’Îlot, Nathan n’avait jamais touché à une carrosserie. C’est durant sa période de Travail d’intérêt général (TIG) dans l’atelier L’Auto Bleue de l’Îlot qu’il découvre ce nouveau métier. « J’ai appris les gestes, les techniques, les étapes d’une vraie restauration. Voir une 4L complètement transformée par nos mains, c’est une grande fierté. » Mais au-delà du geste, Nathan découvre aussi la relation client, la prise de parole, la confiance en soi. « Au début, j’étais bloqué. Je n’osais pas parler aux clients. Florian, mon encadrant, m’a aidé à surmonter ça. C’est un vrai plus pour mon futur professionnel. » Il apprend aussi à rédiger un CV, chercher un stage. Aujourd’hui, Nathan vise un poste de carrossier et envisage de passer une certification. « Sans l’Îlot, j’aurais mis plus de temps à trouver ma voie. Là, je me sens prêt. Je sais ce que je veux. »
Pierre* : reprendre pied, pas à pas
Quand Pierre est orienté vers l’atelier mécanique L’Auto Bleue, il n’imagine pas y rester. Lui pensait plutôt à la maçonnerie ou aux espaces verts. Mais il s’y sent bien. « Les encadrants sont présents, respectueux. Il y a de la camaraderie, de l’entraide. » Après quelques semaines, il commence à acquérir les premiers gestes techniques. Mais le plus marquant pour lui, c’est ce que l’Îlot lui apporte en dehors du métier : un accompagnement sur les papiers, les projets, l’après. « On va m’aider à faire mon CV, mes lettres, préparer les entretiens. Pour la première fois, je me projette dans une voie que je n’aurais pas imaginée. » Pierre retrouve l’énergie d’envisager un avenir. « Ici, j’ai retrouvé le courage. »
Thomas* : une victoire sur la précarité
Thomas revient de loin. Pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance dès ses deux ans, il a grandi sans repères, balloté entre foyers et familles d’accueil. À 18 ans, livré à lui-même, il toque à la porte de l’Atelier qualification-insertion de l’Îlot. C’est là que commence sa reconstruction. Grâce à l’intervention rapide de la Conseillère en insertion professionnelle (CIP) de l’Îlot, il trouve un abri temporaire à la Mie de pain. Malgré la précarité de sa situation, il obtient son tout premier diplôme. « Je suis trop content, c’est beau. C’est la première fois que je vais au bout de quelque chose. » Aujourd’hui, Thomas a changé de ville, changé de vie. Il bénéficie d’un logement stable et d’un CDD dans la restauration. Loin du chaos, il avance, enfin.
*Le prénom a été modifié