02/04/2024

Témoignage d'Edwige, sortante de prison

Echange avec Edwige, 37 ans, sortante de prison, résidente au Centre d'hébergement et réinsertion sociale Thuillier autour de l'accompagbnement qu'elle reçoit et ses projets.

Comment avez-vous entendu parler de l’Îlot et de ses dispositifs d’hébergement ?

Lors de ma détention, avec ma Conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) nous avons discuté de plusieurs possibilités de sorties. L’Îlot était ce qui correspondait le mieux avec mon projet de reprendre une vie normale. Je voulais quitter mon département pour me reconstruite dans un endroit où on ne me connait pas. Je voulais reprendre ma vie dans un vrai logement. L’Îlot garde les sortants de prison jusqu’à la reprise de leur autonomie. C’est vraiment un gros plus !

Comment avez-vous intégré le CHRS Thuillier ?

Cela a été rapide. Ma référente est venue me voir deux fois en août en détention. En septembre je sortais de détention et je rentrais aussitôt au CHRS Thuillier. Avoir un lieu qui m’accueillait immédiatement était très rassurant pour moi, mais j’ai quand même eu le choc de la sortie. J’éprouvais de la difficulté à dormir seule dans une pièce, car j’avais été détenue en cellule double.

Comment s’est passé votre accueil ?

Je suis arrivée accompagnée par ma CPIP, avec ma référente nous avons fait le tour du bâtiment et la présentation de mon logement. Le bâtiment est immense, il ne ressemble pas à un foyer. C’est bien ce n’est pas stigmatisant. C’est très agréable, réconfortant et rassurant. Mon logement est un F2 pour pouvoir accueillir mes enfants lors des droits de visite. C’est comme un vrai appartement dans un immeuble.
Quelques jours plus tard avec ma référente nous avons fait mes papiers administratifs : CAF, impôts, Sécurité sociale et Pôle emploi. Puis elle m’a emmenée découvrir la ville, pour que je sache où je peux faire mes courses et m’orienter dans Amiens.

Quel contact entretenez-vous avec votre référente ?

J’ai un très bon lien avec ma référente. Elle est à l’écoute, elle sait me mettre à l’aise. Elle est aussi très honnête et très sincère. Quand elle doit dire quelque chose elle n’y va pas par quatre chemins. Elle signale si une orientation professionnelle n’est pas envisageable en raison de mon casier judiciaire. Elle me soutient sans me donner de faux espoirs ni me faire perdre du temps. Nous avons de longues discussions pour m’orienter au mieux. Si ma référente n’est pas là je peux aussi m’adresser aux autres encadrants.

Quel contact entretenez-vous avec les autres résidentes ?

Je me suis liée avec ma voisine du dessous. On mange ensemble, on fait des trucs avec les enfants. Sinon avec les autres ce sont des contacts de bon voisinage.

Depuis votre arrivée avez-vous vu des avancées dans votre situation administrative ?

Grâce à ma référente tout est réglé. Maintenant tout se fait par internet. Je suis allée à Pôle emploi donner une attestation. Sur place il a fallu la scanner pour l’envoyer par mail. Ils ne prennent plus les documents papier, tout échange de pièce se fait en version numérique.

Avez-vous des projets de formations ou de recherches d’emploi ?

Mon but est de retravailler le plus tôt possible. J’ai eu un rendez-vous pour un CDDI dans le paysagisme qui s’est bien passé. Aujourd’hui j’ai un deuxième entretien pour régler les formalités administratives et avoir la date de mon contrat.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Je vais terminer de passer mon permis de conduire, accéder à mon propre logement pour pouvoir récupérer la garde de mes enfants et trouver un emploi en CDI à plein temps. Tout ça est en bonne voie, avec à ma référente nous avons fait mon dossier de demande de logement social. Je cherche aussi de mon côté.

Auriez-vous pu envisager ces projets sans votre passage à l’Îlot ?

Sans l’encadrement de l’Îlot les choses ne seraient pas faites aussi rapidement. Comme je ne suis pas du genre à attendre que les choses se fassent sans agir cela a été une bonne synergie entre ma référente et moi pour que les choses avancent. Nous avons fait cela en seulement 3 mois. Même si j’avais la sécurité des 6 mois renouvelables, moi je voulais aller vite. Je ne me suis jamais laissé abattre, mais c’est une vraie chance d’être dans une telle structure, d’avoir un encadrement pour aider. Sans ça on va récidiver.

Nous avons besoin de vous !

Sans votre soutien, nous ne pouvons mener à bien nos missions et agir sur tous les facteurs nécessaires à une réinsertion réussie comme l’accès à l’emploi ou à un logement, et lutter ainsi contre la récidive.

Offrez une seconde chance aux personnes en grande précarité et à celles et ceux qui ont connu la prison !

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